Pour Georges de Joël Bastard

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J’ai commencé le texte Pour Georges chez moi dans le Jura fin avril 2011, au milieu de ses peintures et des livres faits ensemble, principalement pour les Editions Collection Mémoires. Je l’ai terminé le 10 juin devant nos derniers livres d’artiste réalisés en mai : Corrida et La compagnie d’une chanson ( Editions C.M ) à la Villa Marguerite Yourcenar où je suis en résidence d’écrivain pour écrire un roman. J’ai écrit ce texte pour tenter de verbaliser pourquoi sa peinture me fascine autant.

Pour Georges

Une tempête dans le rouge. Un fruit écrasé dans le bleu. Un coup de blanc pour éblouir le dernier vert. Toutes les métaphores ne suffiront pas pour écrire le désir, la joie et l’enjeu de la peinture de Georges Badin. La force d’une peinture debout. Le muscle tendu dans l’épaisseur de la chair, Georges Badin traverse les éléments colorés de son existence. Exister, c’est faire du bruit avec les outils les plus intimes. Un bruit de cœur qui bat, de main qui claque, prend, caresse. Un bruit de bouche et d’oreille, de sexe. Un bruit de langue qui signe la forme idéale. Un bruit de territoire. La peinture de Georges badin fait du bruit sur tous les supports possibles, du parasol à la toile. Du papier dit riche à celui dit pauvre. Elle fait un bruit de couleur que l’on entend même les yeux fermés.

Joël Bastard