Le sable est sa raison d’être par Joël Bastard et Georges Badin


Parfois une vague de formules envahit l’espace d’un instant. Tout ce qui se lit, s’expose, nourrit la vague. Elle grossit, puis s’échoue sur l’estran. Alors les formules se retirent du boucan. Ne reste plus que quelques mots flottés, usés jusqu’à la trame. On regarde au loin une autre vague se recomposer. Nous l’espérons puissante, innovante, pleine d’émotions. Elle s’écrase à nos pieds, encore. Des éclats étincellent. Nous regardons au-dessus d’elle la mer continue d’intentions innombrables. Incontinente elle se répand. Connaît toutes les formules de les rouler sans cesse en bouche et n’en retient aucune pourtant. Le sable est sa raison d’être.